Le parrain 2022

Créateur de l’affiche 2022, scénariste et dessinateur belge, Luc Collin alias Batem est le dernier auteur à avoir reçu l’enseignement d’André Franquin, un géant de la BD. Depuis 1987, ce dernier a confié à Batem le dessin du Marsupilami.

Crédit photo : Romuald Meigneux

Batem et le Marsupilami dans la jungle palombienne

C’est tout naturellement que Batem a succédé à son maître et ami comme dessinateur de l’un de ses personnages fétiches : le Marsupilami.

Franquin avait deviné que Batem deviendrait l’un des plus grands dessinateurs animaliers, tendance humoristique.

Redoutable illustrateur, il met en scène l’univers de la diva palombienne de façon magistrale. Il faut dire que la jungle est une source inépuisable d’inspiration et d’imagination !

Il a fait mieux que faire survivre la légende : il la fait vivre, tout simplement, portant le bonheur dans l’imaginaire de milliers de lecteurs.

À 70 ans, le célèbre animal bondissant, à la queue géante et au pelage jaune à points noirs, fascine toujours autant !

Son interview parue dans Chaville Magazine

Le Marsupilami célèbre cette année ses 70 ans. Comment se porte l’animal ?

Il se porte très bien ! La bébête est toujours aussi turbulente et j’en suis ravi. Depuis dix mois, elle enchaîne avec bonheur les événements pour son anniversaire.

En revanche, toutes ces allées et venues m’ont fait prendre un peu de retard dans l’illustration de ses prochaines aventures, prévues pour sortir en juin prochain.

Mais, je ne suis pas inquiet. Je suis un peu comme un diesel. Je mets du temps à démarrer mais, une fois lancé, je peux être très productif.

Que représente pour vous cet anniversaire ?

Je suis aux anges de voir que le Marsupilami plaît toujours autant car, de mon côté, j’éprouve toujours un immense plaisir à illustrer l’animal dont André Franquin m’a fait l’honneur de me confier le dessin en 1987. On me demande d’ailleurs souvent si je ne m’en lasse pas.

Mais comment voulez-vous vous ennuyer avec cette bestiole, face à la richesse de ses personnages et des univers dans lesquels il évolue. Il faut dire que la jungle palombienne est une source inépuisable d’inspiration et d’imagination.

Comment expliquez-vous cette fascination collective pour cet animal ?

À quoi ça tient ? Sans hésitation au génie d’André Franquin qui a créé un personnage hors du temps mais aussi très réaliste. D’ailleurs, régulièrement des lecteurs m’interrogent, souvent avec malice, sur son existence. Les gens ont envie d’y croire !

Et en cela, il a été bien aidé par certains scientifiques comme le professeur Alain Quintard, du Muséum d’histoire naturelle de Belgique. Outre lui donner le nom latin de Marsupilami Franquini, en hommage à son créateur, le naturaliste a également mené des recherches poussées pour percer le mystère de ce mammifère monotrème, dont la femelle pond des œufs et allaite ses petits, comme l’ornithorynque ou l’échidné.

Il en a d’ailleurs tiré un article complet publié en 1989 dans la très sérieuse revue des Naturalistes belges. L’Institut royal des sciences naturelles de Belgique a même présenté une reproduction du nid du Marsupilami. Comme quoi les scientifiques belges ne manquent pas d’humour !

Vous serez présent pour Chaville en BD en novembre dont vous avez également réalisé l’affiche. Comment abordez-vous ce type de rendez-vous ?

J’adore participer à des festivals de bande dessinée. Il y a d’abord la rencontre avec le public, que ce soit des collectionneurs ou des enfants.

En général, je ne compte pas mon temps pour faire des dédicaces et, souvent, les organisateurs sont obligés de me rappeler à l’ordre pour respecter le programme.

Et puis ces rendez-vous, c’est aussi l’occasion de retrouver des copains et de découvrir de jeunes auteurs dont je me fais aujourd’hui dédicacer les albums.